Freitag, 12. Februar 2010

Ne pas jeter l'enfant avec l'eau du bain

Je ne crois pas que je lirai le nouveau livre l'Elisabeth Badinter. Et pourtant, j'avais dévoré "L'Amour en Plus", emporté dans mon sac à dos interrail au début des années 80. Je me revois me délectant de ce livre devant ma tente près d'un lac suédois, une cigarette au coin des lèvres et attendant que les italiens rencontrés l'après-midi même aient fini de préparer la pasta. Madame Badinter m'a assisté dans l'affermissement de mon identité féminine. Je l'en remercie.
C'est pour cela que je ne compte pas m'intéresser à ce nouveau livre. Les critiques et extraits que j'en ai lus me laissent sans voix. Pour reprendre le proverbe allemand, elle "jette l'enfant avec l'eau du bain". On retrouve dans ses mots un jugement absolutiste: Il n'y a qu'un salut pour la femme émancipée c'est l'émulation méritocratique de la carrière masculine, modèle à mon sens révolu des années "jeunes loups dynamiques" ou seuls 14 heures de travail hors famille quotidien semblent avoir un sens. Est-ce que travailler plus implique forcément travailler mieux? Je ne le crois pas.
Qu'en est-il de tous les modèles que les couples émancipés de nos jours testent avec succès qui ne s'arrêtent pas au partage des tâches, en choisissant de consacrer un temps déterminé à leur enfant pour leur offrir un peu plus que le minimum vital? Ou est dans le livre de Madame Badinter l'analyse de l'évolution personnelle dont profitent peut-être ceux et celles qui choisissent cette voie? Les sociologues parlent de compartementalisation pour exprimer que l'on a pas forcément une vie unilatérale. Je remarque autour de moi qu'on peut être business woman de 8 à 16 heures, mère à plein temps de 16 à 20 heures, amante et copine le soir et la nuit. Cela demande du souffle, mais cela peut aussi enrichir. Les neuroscientifiques sont toutes et tous d'accord sur ce point.

Qu'en est-il aussi de toutes ces femmes qui se trouvent trop manipulées par autrui et veulent prendre elles-mêmes les décisions qui les concernent. Je m'étonne toujours en France à quel point les gens parlent de décisions qui les concernent au passif ou en termes impersonnel: " On m'a arrétée de travail, j'ai été mise sous antibiotiques...". La société féminine ne renie pas pour autant en bloc les acquis médicaux, mais ici aussi, si certaines femmes ont envie de vivre les choses différemment, pourquoi pas? Madame Badinter cite le rejet des couches jetables comme symbole de la nouvelle aliénation féminine. C'est tout d'abord assez machiste de partir du principe que ce sont les femmes qui auront corvée de lavage, et puis l'exemple allemand montre que le choix de ces couches a crée plein de petites entreprises qui fabriquent ces couches, d'autres qui offrent un service de laverie avec livraison au domicile des familles, souvent employant des personnes défavorisées. Où est donc le problème?

Finalement, le pays n.1 sur l'echelle du développement mondial est la Norvège. Il a le plus haut taux de femmes de pouvoir, et offre aux femmes le choix de rester chez elle un an entier - tout en conservant 80% de leur salaire. N'est-ce pas un bon exemple à suivre - qui d'ailleurs a réussi grace aux quotas et lois sur la parité?

Donc, mes prochaines lectures seront ailleurs.

Donnerstag, 28. Januar 2010

La ville sous la neige


Une des différences entre la France et l'Allemagne c'est la plus grande persistance de la neige en ville. Pittoresque comme sur la photo, la neige en Allemagne, c'est aussi celle du romantisme allemand. L'amant déchu de Schubert pleure des larmes de glace lors de sa "Winterreise". La neige glaciale, c'est encore celle du quai 17 de la gare de Berlin d'ou partirent les déportés pour Auschwitz auquel Shimon Perez a rendu hommage cette semaine.


La neige en ville en France c'est celle des embouteillages incontrôlés et des éditions spéciales à la télévision, mais c'est aussi celle des enfants qui s'émerveillent de ce phénomène atmosphérique - une image d'Epinal qui défie la morosité en temps de crises.

Mittwoch, 27. Januar 2010

Winter, Eis und Schnee

Wie kann klirrende Kälte schön sein? Es ist das Glitzern der Sonnenstrahlen im Schnee, das Gleiten des Winterlichts auf den Eiszapfen und wahrscheinlich ist es auch, dass der Körper bei so viel Minusgraden Alarm schlägt und alles schärfer spüren lässt. Ich erinnere mich an Aureliano Buendia, das Kind der kolumbianischen Tropen, das beim Anfassen von Eis in den Tropen erschreckte und sagte: "Es kocht" (Hundert Jahre Einsamkeit, Garcia Marquez). Vor meinem Fenster schlendern die Menschen und fotografieren die verschneite Burg, wollen ihre aufgeweckten Sinne in Bildern festhalten. Wird es ihnen gelingen? Auch der Garten ist in Schnee und Eis verhüllt. Hoffentlich springt der Tontopf nicht, wenn der Schnee schmilzt. Töpfe sind wie manche Menschen, sie vertragen keine Veränderung ihres Zustands.